Samedi 11 juin 2016 - Brochets aux Pays-Bas
Samedi 11 juin,
On est gonflé à bloc pour cette journée dans les polders hollandais. Les prévisions météo et chances de bonnes prises sont excellentes.
Mais arrivé dans la zone c'est un début de matinée extrêmement pluvieux qui se profile.
Une halte rapide sur un spot "aquarium" se trouvant sur notre trajet tiens à nouveau sa réputation. Deuxième coup de fouet entre deux saules têtards séparés de plus ou moins deux mètres cinquante, pas facile pour faire passer la soie, et c'est une touche de sauvage qui me secoue bras et canne, mais je n'arrive pas à le ferrer. Je tente plusieurs nouveaux lancés, mais plus rien.
C'est Fabrice, un peu plus loin, dans un terrain plus dégagé, qui se fait surprendre par une belle attaque mais n'a pas le temps de réagir parce qu'il est occupé à réajuster sa casquette pour se protéger les lunettes de la pluie. Donc raté aussi.
La pluie redouble d'intensité quand on arrive sur le spot prévu. Les herbes détrempées nous arrivent au dessus de la ceinture. Moi je suis bien protégé par mes vêtements de pluie (prévoyant le Pat)
Fabrice en tenue touristique doit abandonner momentanément la partie pour aller acheter de quoi se protéger.
Pendant ce temps là, je continue à pêcher et je suis gratifié d'une superbe attaque. Je vois le brochet surgir 3m derrière un bouquet de roseaux et prendre franchement la mouche. J'assure le ferrage et ramène le poisson presque dans mes pieds. Et je vois dans le même temps à 10m de là un autre gros brochet marsouiner dans les mousses et nénuphars.
Je constate aussi que malheureusement, le brochet tout aussi gros que j'ai au bout de ma ligne n'a pas l'hameçon piqué dans la gueule mais seulement les fibres de ma mouche enserrées dans ses dents et en exécutant une belle cabriole me dit bye bye.
Je tente son voisin toujours occupé à farfouiller en surface qui fait une attaque rapide, plus pour faire fuir mon streamer de son territoire que de vouloir le dévorer.
Fab est de retour avec ce qu'il faut pour affronter le déluge.
On va voir ailleurs. A beaucoup de place, les lentilles font une trop généreuse apparition.
La pluie est toujours là. On gratte de long en large sur plusieurs centaines de mètres sans voir l'ombre d'un brochet mais des carpes en nombre et en tailles impressionnantes vadrouillent dans tous les sens. On débouche sur un croisement très peu profond, un vrai refuge pour des colonies des brochets.
Mes premiers lancés sont couronnés de succès.
Pas bien grand, mais redonne confiance. Malheureusement il est la seule prise sur ce long parcours.
Re changement de place.
On a opté pour un collecteur qui ne paye pas de mine, mais nous avait permis de faire une très honorable fermeture de saison en 2015. La pluie a cessé, le soleil réapparaît avec une lourdeur dans l'atmosphère.
Une appréhension nous envahit quant à l'accessibilité, les herbes de la rive nous arrivent par endroit, à la hauteur des épaules. Je ne vous dis pas le sport pour fouetter dans ces conditions. Là le panier à soie est indispensable, et il faut fouetter, bras en extension très au dessus de la tête pour projeter la soie.
C'est très physique sur tout le parcours pour un minimum de résultat.
Il n'y a que Fabrice qui fera bouger un poisson suivi d'une franche attaque et un beau combat.
Je suis content pour lui. Il avait confectionné une grosse mouche aux couleurs attractives avec une nage provocante qui n'avait pas encore eu les faveurs d'un brochet et il perdait confiance.
Maintenant, c'est carton plein. Bravo, continue comme ça.